Belle série de Jean Marie Haessle chez Eric Linard Editions datée de 1994. Sérigraphiée sur papier Velin BFK Rives, 250g en 5 passages.
Tirages à 50 exemplaires pour cet artiste né en France et exilé aux States depuis 1967.
2 planches titrées « NIP Grand Rectangle Bleu » , l’une numérotée 1/50 et une HC 3/3.

Titre: N2X
Titre: N3B
Jean-Marie HAESSLE / Artiste français Vit et travaille à New York depuis 1967
Depuis près de trente ans, la constante essentielle de son œuvre reste incontestablement la recherche picturale, l’antinomie entre couleur et trait.
Jean-Marie HAESSLE a toujours exploré les multiples possibilités qu’offre la peinture. Ses derniers travaux sont un jeu de plages de couleurs fluides ou en matières, de teintes, de lumières et de densité diversifiées, se superposent en une trame définit par la surface de la toile. Une bonne occasion de revoir le travail de cet excellent artiste, qui n’a pas exposé en Europe depuis 1997.
» Peindre est un acte de découverte personnelle. La question éternelle du « Qui sommes-nous? » est le fondement de tous les arts (et religions) depuis l’aube de l’existence humaine. Je me pose cette question, encore et encore, peinture après peinture, sachant bien d’avance que nulle réponse ne sera jamais possible. » Et si, dans l’œuvre de Jean-Marie Haesslé, le « sous-entendu » considéré par l’artiste comme inhérent à toute attitude créative, n’était pas autre chose que la peinture elle-même ? Si la construction de la toile n’était qu’un essentiel prétexte à la mise en oeuvre d’une peinture totale, une peinture de couleur, de lumière, de matière, une peinture fondatrice et joyeuse dont il explore depuis près de vingt-cinq années les multiples possibilités expressives ?
Il semble bien que cette nouvelle manière abordée par Haesslé en 1989 démontre avec éclat l’affirmation du choix de la peinture, opéré dès l’origine d’une carrière déjà riche et convaincante. En définissant la démarche artistique comme « l’organisation d’un chaos personnel », le peintre a entrepris la construction savante et intuitive à la fois, d’un dispositif formel et coloristique profondément original. La figure issue des alphabets anthropomorphes et du vocabulaire décoratif de la Renaissance, s’installe sur la toile pour l’articuler. L’artiste met en place un réseau, une trame fragmentée, définie par la logique de la surface. Ainsi, les figures, modèles préexistants de l’histoire de l’art, ne viennent pas illustrer une préoccupation précisément figurative.
Les images employées par Haesslé sont destinées à remplir une fonction structurante de l’espace coloré. La couleur, travaillée en touches très diversifiées, s’étale, s’épaissit, se fluidifie, juxtapose ses teintes et ses densités. Elle éclaire un espace lumineux qui s’accroche aux personnages, aux volutes et aux rinceaux, aux putti et cariatides, aux colonnes et aux balustres…
Ici, pourrait se conclure l’analyse d’un travail parfaitement maîtrisé où chaque toile offrirait l’image d’une aimable variation de la précédente. Son écriture, son langage, son corps, ses gestes, son âme… s’expriment en peinture et c’est le monde qui se révèle dans un extraordinaire ensemble de propositions picturales sans cesse renouvelées. La richesse de l’échange flamboyant qui s’instaure entre la figure et la couleur, dépasse alors en une claire évidence, le seul discours de la peinture.
Haesslé nous parle bel et bien de l’homme et du monde, sans en avoir l’air. Les fragments, les silhouettes, les effacements sont là pour témoigner de ce message. C’est une longue route que celle de l’organisation du chaos. Haesslé, sans prétendre en connaître déjà les étapes, sans en ignorer les obstacles, la trace cependant avec une décision qui suffit à notre confiance. …
Judd Tully, Editor at large, Art & Auction